Sûreté nucléaire : L’ASN notifie un recul de la rigueur d’exploitation des centrales d’EDF

– 29/05/2020 –

L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a indiqué cette semaine que la rigueur d’exploitation des centrales nucléaires d’EDF en 2019 s’était dégradée. Le gendarme nucléaire souligne les opérations effectuées en dépit des règles de sûreté de base. 

Ce jeudi, lors d’une audition au Sénat, le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, a noté que « la rigueur d’exploitation des centrales nucléaires d’EDF était en recul en 2019 », tandis que la rigueur du système de production serait restée “acceptable”. 

Il informe que plusieurs gestes et décisions des intervenants de l’électricien ont été inadaptés l’an dernier. Il met en avant “le franchissement de lignes de défenses en matière de sûreté” concernant deux incidents survenus à Golfech (Tarn et Garonne) et Penly (Seine Maritime). 

Selon lui, la documentation opérationnelle lors des simulations d’incidents réalisées par le groupe en 2019 n’était pas adaptée à la réalité du terrain et comportait des erreurs. D’autre part, l’ASN a rappelé avoir constaté des retards significatifs dans la mise en oeuvre de certaines mesures post-Fukushima. La police nucléaire en conclut que le recul de la rigueur d’exploitation serait dû à la perte de culture des intervenants d’EDF. 

“L’année 2019 a été marquée par une plus grande prise de conscience, par les opérateurs nucléaires, des défis auxquels ils sont confrontés collectivement, notamment en termes de renforcement des compétences et de la qualité des réalisations”, a déclaré l’ASN. 

Une centaine de soudures devraient être reprises sur l’EPR de Flamanville, a fait savoir l’ASN, outre les huit soudures de traversée d’enceinte difficilement accessibles et donc les plus problématiques, avant la mise en service du réacteur.

Saturation des capacités d’ingénieries 

Une crainte s’installe désormais pour les années à venir. La première quatrième visite décennale d’un réacteur de 900 MWh d’EDF avait été réalisée en 2019. Conduite avec succès, celle-ci avait demandé des efforts d’ingénieries importants pour EDF. L’ASN a donc demandé qu’un point de vigilance soit maintenu par le groupe concernant ces visites décennales.

Par ailleurs, les capacités d’ingénieries d’EDF se saturent en vue du programme de maintenance et d’investissement pour prolonger la durée de vie du parc nucléaire en France. Les délais d’études se rallongent ce qui alarme l’ASN. Elle remet en doute l’organisation du groupe nucléaire lorsque plusieurs visites décennales devront être mener en même temps. 

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