Une nouvelle piscine nucléaire à 1,25 milliard d’euros pour La Hague
20.08.2021 | EDF prévoit un investissement de 1,25 milliard d’euros pour construire une nouvelle piscine nucléaire non loin de celles déjà existante, pour faire face à la proche saturation des bassins de refroidissement des déchets nucléaires de La Hague.
La plus grande concentration de radioactivité en Europe
Ce sont déjà 10 000 tonnes de déchets nucléaires qui refroidissent dans les quatre bassins d’Orano, à La Hague. Et la capacité de ces piscines nucléaires arrive bientôt à saturation : en 2030, le plafond sera atteint et le site ne pourra plus accueillir de nouveaux déchets.
Avec 1 200 tonnes de déchets nucléaires sortant chaque année des centrales d’EDF, ce qui représente plus que ce que le site de La Hague ne peut traiter, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a appelé EDF et Orano à investir dans de nouvelles capacités de stockage, soit sous eau, soit à sec.
Le projet, initialement prévu pour être lancé en Centre-Val-de-Loire, a dû changer de localisation après l’opposition de la région à devenir “la poubelle nucléaire de la France”. EDF s’est donc tourné vers Orano et après réalisation d’une étude de faisabilité, la nouvelle piscine nucléaire sera construite aux côtés de celles déjà existantes, faisant de La Hague le site regroupant la plus grande concentration de radioactivité en Europe.
D’ici à la mise en service prévue pour 2034, la construction du bassin devrait mobiliser entre 300 et 500 personnes au plus fort du chantier. EDF table sur une centaine d’années d’exploitation du futur site de refroidissement, destiné principalement à accueillir du combustible MOx (type de combustible nucléaire).
Quant à la période allant de 2030, année prévue de la saturation des bassins actuels, et 2034, année de la mise en service de la nouvelle piscine nucléaire, les entreprises feront face en densifiant trois des piscines actuelles. Cette solution temporaire a été approuvée par l’IRSN.
Piscine nucléaire : à quoi sert ?
L’entreposage “sous eau” est une technique utilisée spécialement en France et destinée à préparer au traitement les déchets nucléaires.
Les combustibles nucléaires sont protégés par des gaines tenues par dans des alvéoles métalliques et placées sous 4 mètres d’eau. Sur le site de traitement de la Hague, 9/10e des déchets restent immergés entre quatre et cinq ans avant d’être traité.
Cette méthode de stockage permet de protéger l’environnement extérieur des radiations, mais également de faire un peu diminuer la radiation des déchets eux-même.
La plupart des pays utilisent plutôt l’entreposage “à sec”, sans piscine nucléaire donc. L’ASN a d’ailleurs demandé à EDF que des “options techniques et de sûreté d’une solution d’entreposage à sec” lui soit présentées en dépit de son feu vert pour le projet de construction d’un nouveau bassin.