OPA Veolia-Suez : « accord définitif de rapprochement » trouvé pour les deux groupes

Après presque sept mois de « guerre », Veolia et Suez avaient annoncé, le 12 avril, avoir trouvé un accord de principe via leur conseil d’administration respectif. Vendredi 14 mai, les deux CA ont entériné l’accord définitif de rapprochement des deux sociétés dans le cadre de l’OPA Veolia/Suez qui devrait être effectif cet automne.

Le projet de fusion en bonne voie, prochain rendez-vous en automne

« Un accord définitif de rapprochement » en vue d’une fusion a donc été signé entre les deux acteurs majeurs de l’eau et des déchets. Veolia persiste et signe : il confirme ses engagements sociaux, notamment le maintien de l’emploi et des statuts sociaux de Suez, les employés de ce dernier étant inquiets de l’avenir qui leur était réservé.

Le groupe Veolia souhaite entamer son OPA sur Suez d’ici la fin du troisième trimestre, avant l’automne et projette de racheter une grosse part des activités de Suez en Europe et dans le monde (Espagne, Royaume-Uni, États-Unis et Amérique latine). À l’issue de cette opération, Veolia affichera un chiffre d’affaires qui passera de 26 milliards (en 2020) à 37 milliards d’euros.

Antoine Frérot, président-directeur général de Veolia a salué vendredi « un pas de géant pour Veolia, pour l’école française de la transformation écologique et pour la préservation de l’environnement. »

Changement de ton en revanche pour Suez qui passera à environ 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, alors que ce nombre était de plus de 17 milliards l’année passée. L’actuel Suez sera repris par les fonds d’investissement français Meridiam et américain GIP à 40 % chacun. La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) reprendra quant à elle près de 20 %. Les dirigeants du « nouveau Suez » alloueront 3 % du capital aux salariés et 10 % d’ici à 2028.

Si ce « nouveau Suez » sera franco-américain, il est possible qu’il devienne 100 % français dans la mesure où GIP pourrait se retirer durant la prochaine décennie (un engagement de dix ans a été convenu par les futurs actionnaires), au profit de Meridiam, un moment pressenti pour reprendre seul le groupe.

Pour le directeur général de Suez Bertrand Camus, le futur du groupe « bénéficiera d’une base industrielle et technologique robuste. Porté par un actionnariat stable avec une place importante réservée aux salariés, il aura une forte capacité de développement à l’international. »

OPA Veolia-Suez : le désarroi des syndicats

Mais cet accord et ce « sens des responsabilités » salué par le Ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire mi-avril n’est (toujours) pas au goût de tous. En effet, les syndicats CFDT, CFTC et CGT de Suez ne font preuve d «’aucune réjouissance […] bien au contraire » et font « seulement le constat d’un énorme gâchis industriel et d’une incertitude sociale plus que jamais prégnante pour les salariés de Suez. »

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