Nucléaire : Une seconde vague épidémique ? Une catastrophe pour la production
– 08/06/2020 –
Les analystes ont confirmé qu’une seconde vague du virus Covid-19 serait dévastatrice pour la sécurité d’approvisionnement électrique l’hiver prochain, sachant que cette dernière est déjà très fragilisée.
Alors que la France adoucit peu à peu les mesures de restrictions prises pour lutter contre l’épidémie, certains scientifiques alertent qu’une seconde vague épidémique entre la fin de l’été et l’automne pourrait se produire.
Un second confinement, pas sans conséquences
Un nouveau confinement entraînerait un nouvel arrêt des activités de maintenance en raison de la diminution d’intervenants sur place comme cela s’est produit lors du premier confinement à la mi-mars. Des problèmes d’approvisionnement électrique seraient alors possible.
Selon une analyse d’Energy Quantified, la disponibilité nucléaire d’EDF en mi novembre 2020 sera probablement inférieure de 5 GW par rapport à la même période en 2019, conséquence directe des modifications du calendrier des opérations de maintenance des réacteurs. Cette période est pourtant une des plus cruciales puisque les températures se refroidissent fortement en même temps que la demande s’élève.
Dans le cas où l’épidémie persiste en décembre, forçant une nouvelle modification du calendrier de maintenances des réacteurs, les 5 GW de moins pourraient se prolonger jusqu’au premier trimestre 2021.
Auparavant, les difficultés d’approvisionnement étaient résolues grâce à la production de charbon. Mais aujourd’hui, en France, les centrales à charbon ferment peu à peu.
Une lueur d’espoir
En cas de seconde vague de pandémie et de confinement, on peut espérer une baisse de la demande en électricité, bien que moins forte que celle observée au mois de mars et avril avec (-15-20%) car les températures plus basses en hiver entraînerait une hausse des besoins de chauffage.
EDF se prépare à cette éventualité et analyse toutes les alternatives possibles. “En cas de 2ème vague, on peut s’appuyer sur notre plan pandémie, on s’adaptera” a informé un porte parole du groupe nucléaire.
Il affirme aussi qu’en France, le nucléaire n’est pas la seule source d’électricité. Le pays pourra aussi s’appuyer sur sa marge d’exports.
Enfin, la RTE dispose de différentes méthodes en cas de grandes difficultés. Il peut faire appel à l’interruptibilité en réduisant la puissance de 22 sites industriels d’environ 1500 MW. Une baisse de tension du réseau de 5% (4000MW) et des coupures momentanées localisées et rotatives peuvent être aussi mises en place en dernier recours.