Nucléaire : pour Bruno le Maire, le nucléaire « a de l’avenir en France »
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances a, dans le cadre d’un déplacement à Gonesse (Val-d’Oise) jeudi 15 avril, réaffirmé l’importance du nucléaire en France pour les prochaines années.
Pas de transition écologique sans nucléaire selon Bruno Le Maire
Sans dévaluer les énergies renouvelables, Bruno Le Maire a répondu à ceux qui « en France, estiment que le nucléaire est fini, dépassé, et qu’il faut passer à autre chose qui serait […] les énergies renouvelables. »
Aux côtés de la ministre déléguée à l’industrie Agnès Pannier-Runacher, le ministre de l’Économie et des Finances a déclaré : « Nous estimons que le nucléaire a de l’avenir en France », estimant que cette énergie est « un atout considérable de compétitivité économique pour la France, que nous ne pourrons pas réussir la transition écologique sans le nucléaire. »
L’électricité renouvelable, qui a couvert près de 27 % des besoins électriques de la France métropolitaine en 2020, doit être complémentaire au nucléaire selon Bruno Le Maire qui considère qu’être pour le nucléaire n’est pas synonyme d’aversion des énergies renouvelables. « Les deux se complètent » et il faut « avancer sur ses deux jambes » a-t-il ajouté.
Du côté des écologistes, ces déclarations ne sont que très peu partagées. Ainsi, le soir même, sur le plateau de France 2 dans l’émission « Vous avez la parole », Yannick Jadot, député EELV (Europe Écologie-Les Verts) a répondu à Bruno Le Maire en déplorant que « l’EDF s’effondre à cause du nucléaire » tout en rappelant les ambitions de son parti, à savoir sortir définitivement du nucléaire « d’ici 15 à 20 ans » au profit d’un mix composé de « 100 % d’énergies renouvelables. » Bruno Le Maire lui a rétorqué que « l’écologie ne [lui] appartient pas. »
La question débattue à l’échelle européenne
Le débat sur l’avenir du nucléaire s’étend également à l’échelle européenne, notamment à travers la Commission européenne à l’aune de la « taxonomie » (classification des investissements verts). Ce sont déjà quelques pays comme la France, la Pologne ou la République Tchèque qui ont manifesté leur volonté d’y inclure le nucléaire, en atteste une lettre commune adressée à Ursula von der Leyen et Frans Timmermans (respectivement présidente de la Commission européenne et Vice-président de la Commission européenne) :
7 chefs d'états (dont @EmmanuelMacron ) écrivent à la Commission Européenne sur le rôle du nucléaire dans l'atteinte de la neutralité carbone: "Toutes les technologies à zéro et à faibles émissions doivent être traitées de manière égale" #taxonomie https://t.co/zU1XNRgNhO pic.twitter.com/Cb035rxF3h
— Sfen (@SFENorg) March 24, 2021
Les signataires de cette lettre ont déclaré être « convaincus que toutes les technologies neutres ou à faibles teneur en carbone qui contribuent à la neutralité carbone devraient non seulement être reconnues par l’UE, mais également soutenues activement. »
Le rapport d’évaluation du Centre de recherche de la Commission européenne en date du 19 mars 2021 confirme que le nucléaire s’inscrit dans les critères de la taxonomie.
Le document, de près de 400 pages, disponible en cliquant ici (en anglais) évoque notamment que « les analyses n’ont révélé aucune preuve scientifique que l’énergie nucléaire nuit plus à la santé humaine ou à l’environnement que les autres technologies de production d’électricité déjà incluses dans la taxonomie en tant qu’activités soutenant l’atténuation du changement climatique ».
En parallèle, une quarantaine d’ONG environnementales ont envoyé une lettre à Ursula von der Leyen demandant que le nucléaire doit être mieux pris en compte dans cette taxonomie européenne. « Alors que les discussions sur la taxonomie des investissements durables se poursuivent, nous, citoyens européens, soucieux du bien-être des personnes et de la nature, nous nous tournons vers vous car ce bien-être est menacé par la dépendance de l’Union européenne aux combustibles fossiles. »