Nord Stream 2 : les États-Unis ne s’opposent plus au projet et lèvent leurs sanctions
Assisterait-on à un revirement de situation dans l’affaire Nord Stream 2 ? Tout porte à croire que c’est le cas, notamment avec les États-Unis qui ont récemment décidé de renoncer à d’éventuelles sanctions contre les entreprises participantes à la construction du gazoduc. Longtemps menacé, le projet semble désormais ne plus pouvoir faire machine arrière.
Levée des sanctions contre Nord Stream 2 : une décision prise pour « l’intérêt national » des États-Unis
C’est dans un communiqué rendu public le 19 mai qu’Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a annoncé que les États-Unis ont, pour « l’intérêt national » du pays, décidé de renoncer aux sanctions contre Nord Stream AG, le groupe d’entreprises chargées de la construction du gazoduc.
« J’ai en outre déterminé qu’il était dans l’intérêt national des États-Unis de renoncer à l’application de sanctions à l’encontre de Nord Stream 2 AG, de son PDG Matthias Warnig et des dirigeants mandataires sociaux de Nord Stream 2 AG. »
Le président américain a pris en compte l’état d’avancement du projet, donc la construction arrive à son terme. Des mesures coercitives à l’égard de certains protagonistes auraient pu détériorer les relations entre l’Europe (en particulier l’Allemagne et la Russie) et les États-Unis.
Le timing est bien choisi, d’autant plus que Joe Biden et Vladimir Poutine doivent se rencontrer le 16 juin à Genève (Suisse), selon la Maison-Blanche.
Les États-Unis toujours opposés aux projets, malgré l’apaisement des tensions
Antony Blinken confirme la volonté des États-Unis de maintenir de bonnes relations avec l’Allemagne qui mise sur ce projet pour aborder sa transition énergétique sans encombres, à l’heure pour le pays se détache progressivement du charbon qu’il ne souhaite plus utiliser :
« Nous continuerons de nous opposer à l’achèvement de ce projet qui nuirait à la sécurité énergétique européenne et à celle de l’Ukraine et des pays du flanc oriental de l’OTAN et de l’UE. Notre opposition au gazoduc Nord Stream 2 est inébranlable. Bien que nous ne soyons pas toujours d’accord, nos alliances restent solides et notre position est conforme à notre engagement de renforcer nos relations transatlantiques dans un souci de sécurité nationale. »
L’officiel évoquait déjà une éventuelle escalade des tensions devant la Chambre des représentants fin mars : « J’aurais aimé ne pas me trouver dans une situation où le gazoduc est pratiquement terminé. »
Il y a quelques semaines, le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak déclarait « que malgré les approches destructrices de la part des États-Unis, qui retardent la mise en œuvre de ce projet, celui-ci sera mené à terme. »
Une échéance fixée à la fin de l’année
Aussi, cette vive opposition s’explique par la crainte des États-Unis et des autres pays européens de voir l’Allemagne être encore plus dépendante de la Russie, le pays exportateur majeur de gaz naturel (grâce à Gazprom entre autres) du continent (40 % du gaz importé en Europe viennent de Russie).
Par ailleurs, les autres pays européens voyaient d’un mauvais œil le traitement accordé à l’opposant politique Alexei Navalny. Ainsi, si l’Allemagne condamne la manière avec laquelle l’exécutif russe a géré l’affaire, elle n’en reste pas moins décidée à aller de l’avant et œuvrer pour que Nord Stream 2 voit le jour. Aux dernières nouvelles, la fin du chantier et la mise en service est prévue pour la fin de l’année.
Cliquez ici pour consulter en détail le communiqué officiel publié par le gouvernement américain.