Nord Stream 2 : les États-Unis envisagent des sanctions contre les entités impliquées
Le bras de fer s’intensifie entre la Russie et l’un des principaux opposants au projet Nord Stream 2 : les États-Unis prévoient des sanctions contre tous les acteurs œuvrant à la finalisation du gazoduc russo-allemand.
Le gouvernement Biden se dit prêt à sanctionner les entités concernées
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que le gouvernement de Joe Biden allait se montrer inflexible sur sa position et a appelé, jeudi 18 mars, à cesser « immédiatement » tout engagement en faveur de ce projet de gazoduc sous peine de sanctions de la part de Washington.
Il a également rappelé que le gouvernement Biden est « déterminé à respecter » la loi adoptée en 2019 puis étendue en 2020 par le Congrès américain prévoyant des sanctions contre eux prenant part, de quelconque manière, à la finalisation du projet.
Les États-Unis évoquent un « projet géopolitique russe visant à diviser l’Europe et affaiblir la sécurité énergétique européenne » et le département d’État est même aux aguets puisqu’il « surveille les efforts pour mener à bien le gazoduc Nord Stream 2 et examine les informations au sujet des entités qui semblent être impliquées. »
À ce sujet, le député républicain Michael McCaul a salué cette fermeté, en dépit d’une « absence d’action de la part de l’administration Biden. » Il a ajouté qu’« il y a plus d’une dizaine d’entités qui semblent travailler sur le gazoduc Nord Stream 2 actuellement et qui devraient être sanctionnées comme le prévoit la loi. Si le président Biden [veut] démontrer clairement qu'[il] s’opposent au gazoduc, qui est déjà terminé à 95%, [il devrait] imposer ces sanctions obligatoires immédiatement. »
Le secrétaire d’État américain a par ailleurs qualifié Nord Stream 2 de « mauvais projet pour l’Allemagne, pour l’Ukraine et pour nos alliés et partenaires d’Europe centrale et orientale. » Fin janvier, le Parlement européen abondait déjà dans le sens des États-Unis puisqu’il avait demandé aux États membres de l’Union européenne de durcir les sanctions contre la Russie et d’interrompre l’achèvement de Nord Stream 2.
Annalena Baerbock, co-présidente du parti politique allemand Alliance 90 / Les Verts, a pour sa part exprimé sa désapprobation quant au projet qui « cause de graves problèmes géopolitiques et [allant] à l’encontre des objectifs européens en termes de climat. »
Nord Stream 2 ira à son terme selon la Russie
Antony Blinken a également fait écho à l’inaction du précédent gouvernement et l’imminente finalisation du gazoduc devant la Chambre des représentants : « J’aurais aimé ne pas me trouver dans une situation où le gazoduc est pratiquement terminé. » En effet, mi-février, des médias allemands et la Russie affirmaient que Nord Stream 2 ira à son terme.
Finalisé à 94 % selon le magazine allemand Der Spiegel, le chantier de Nord Stream 2 arrive à son terme. Le scénario d’une finalisation a d’ailleurs les faveurs du vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, qui déclarait déjà il y a quelques semaines « que malgré les approches destructrices de la part des États-Unis, qui retardent la mise en œuvre de ce projet, celui-ci sera mené à terme. »