EDF enchaîne les mauvaises nouvelles
18.01.2021 | Après l’augmentation du volume d’ARENH qui n’a pas ravi le fournisseur historique français, ainsi que le retard pris sur le chantier de Flamanville, EDF fait face à l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires pour problèmes techniques.
Une disponibilité nucléaire exceptionnellement basse cet hiver
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a autorisé le gestionnaire de réseau à multiplier par deux les interruptions d’alimentation électrique sur les sites industriels afin d’éviter des coupures de courant.
Ce sont donc dix interventions qui sont autorisées cette année afin de faire face aux “risques de défaillance du système électrique accrus”. En cause : une disponibilité des réacteurs nucléaires français si faible et en plein hiver, que cela pourrait conduire à des situations de panne généralisée en cas de pic de consommation.
Jeudi dernier, EDF a revu à la baisse sa prévision nucléaire, à tel point que l’on n’avait pas vu un niveau si bas depuis 30 ans.
Pourquoi EDF a-t-il réduit sa prévision nucléaire ?
Cette faible disponibilité est causée par l’arrêt de 10 réacteurs nucléaires sur les 56 du parc français, dont 5 ont vu leur durée d’arrêt prolongée très récemment. Un nombre qui pourrait sembler dérisoire, mais qui représente malgré tout 20% de la capacité de production des centrales en France.
Ainsi amputé d’une partie de sa production et face à la demande toujours forte en plein hiver, EDF fait déjà l’analyse des conséquences financières de ces arrêts sur son bilan à venir. Le groupe a annoncé ici qu’il publierait officiellement les résultats dans un mois, cependant l’on peut déjà s’attendre à de très fort coûts pour le fournisseur d’énergie historique.
Une facture salée pour le fournisseur historique
Les premières estimations parues dans le journal Les Echos estiment que l’Ebitda (excédent brut d’exploitation ou EBE en français) de l’énergéticien sera réduit de 5,5 milliards en 2022, c’est-à-dire 75% de moins que la précédente estimation. Et pour d’autres, le coût pourrait aller jusqu’à atteindre les 7 milliards d’euros.
À cela il faut ajouter les 8 milliards d’euros que l’augmentation du volume d’ARENH va entraîner, ainsi que le gèle des prix de l’électricité pour ne pas répercuter la crise énergétique sur les factures des consommateurs. Pour EDF, ce sont des dettes de mauvaises nouvelles qui s’accumulent.
L’on pourrait enfin parler du nouveau retard pris par le chantier du réacteur EPR de Flamanville qui va également engendrer son lot de surcoûts.
L’année 2022 ne s’annonce pas facile pour EDF.
Sources : Montel news, Reporterre, Les Echos