Le marché du gaz: Le biométhane, la seule solution future
Selon la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le gaz représente 20% de l’énergie finale consommée en France. En 2050, la France a pour objectif de sortir le gaz naturel du mix énergétique. Les gaziers se voient donc obligés de tout miser sur les gaz renouvelables.
Afin de répondre à la loi énergie climat de novembre 2019 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050, l’Etat prévoit de rendre électrique les transports et le chauffage. Pour poursuivre cette logique, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) a pour objectif de diminuer de moitié la consommation de gaz annuelle en 2050 à 200 TWh contre 450 TWh aujourd’hui. De son côté, la PPE se focalise aussi davantage sur la croissance des énergies renouvelables électriques en concentrant la majorité de son budget sur cette filière. Elle souhaite donc mettre en place la réduction du nucléaire à 50% en 2035 et la diminution de la consommation de gaz de 19% en 2028.
Par conséquent, la France soutient le développement des énergies renouvelables électriques plutôt que celles du gaz. À ce jour, la consommation de gaz est déjà en baisse grâce aux efforts d’efficacités énergétiques dans l’industrie. Les gaziers ne voient aucun inconvénient à cette diminution de consommation de gaz, même si globalement depuis 4 ans, elle augmente pour remplacer le charbon et le pétrole (hors production électricité). En 2050, ils proposent même une consommation de 300 TWh avec uniquement du gaz vert, une solution confirmée par l’ADEME.
En revanche, les gaziers trouvent trop ambitieux l’objectif de la SNBC avec 200 TWh en 2050. La directrice d’Engie Claire Waysand met en avant les difficultés pour connaître le mix énergétique futur de 2050. Elle demande que le pouvoir public soutient “l’émergence des différentes filières de production pour faire preuve de leur passage à l’échelle et de leur décrue de coûts”. Et en priorité la filière méthanisation, sur laquelle les gaziers misent tout.
Un financement trop peu conséquent
En 2015, la loi de transition énergétique pour la croissance verte demandait 10% de gaz renouvelable dans la consommation de gaz en 2030. Mais le budget prévu par la PPE est trop bas puisqu’il finance seulement 7% du projet avec 7.9 milliards d’euros. A cela s’ajoute des conditions de coûts de production, la consommation devra passer de 95 euros/MWh en moyenne aujourd’hui à 60 euros/MWh en 2028. Ce projet est pourtant une opportunité à saisir selon l’écologiste Christian Couturier car la méthanisation fait partie des filières d’EnR pouvant dépasser les objectifs. C’est pourquoi les gaziers sont persuadés qu’ils peuvent atteindre 10% de biométhane d’ici 2030 et donc 100% de gaz en 2050.
Concernant le chauffage à gaz, la bataille semble perdue d’avance. La filière gaz redouble d’effort pour prouver que des solutions à long terme existent concernant les habitats collectifs neufs. Mais pour l’instant cela ne suffit pas à convaincre les politiques publiques.