Quelles conséquences aurait la fin des importations de gaz Russe pour la France ?
GRTgaz veut rassurer : malgré les menaces de la Russie, la France est relativement protégée en cas de coupure des importations de gaz puisque c’est la Norvège qui fournit les plus gros volumes au pays.
La France en meilleure position que ses voisins européens
Les tensions diplomatiques entre la Russie et l’Europe n’ont fait que s’accentuer depuis l’automne dernier, lorsque les premiers mouvements de troupes aux frontières de l’Ukraine ont été signalés. Depuis janvier, la menace d’une invasion russe est prise au sérieux et de nombreux appels ont été lancés pour régler la question de façon diplomatique et éviter l’escalade.
Les États-Unis ont déjà prévenu que diverses sanctions attendaient la Russie en cas d’invasion, ainsi que dans le cas d’une coupure des importations de gaz en direction des pays de l’Europe.
Dans le cas de la France, une interruption de l’approvisionnement en gaz Russe ne serait pas aussi catastrophique que pour d’autres pays européens.
Ce jeudi, le directeur général de GRTgaz, le principal gestionnaire du réseau français de transport du gaz, a déclaré au journal Les Echos : “La situation géopolitique n’est évidemment pas entre nos mains […] Mais si elle ne se détériore pas plus, nous n’avons pas d’inquiétude pour la fin de l’hiver. La France devrait avoir assez de gaz”.
Selon les derniers chiffres du Service de la donnée et des études statistiques, le volume des importations de gaz en France en 2020 se répartissait ainsi :
IMPORTATIONS DE GAZ NATUREL EN 2020 PAR PAYS D’ORIGINE
La Norvège est actuellement le principal fournisseur de gaz de la France, avec 36% des entrées brutes. La Russie représente certes 17% de ces volumes importés, cependant l’Algérie, les Pays-Bas, le Nigéria et le Qatar réunis représentent 25% des importations, ce qui met en perspective l’importance du gaz Russe.
“Mais il est certain que la France est l’un des pays qui a le plus diversifié ses approvisionnements, de longue date, ce qui renforce notre sécurité énergétique” assure Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.
Les conséquences d’un arrêt des importations de gaz
La Russie a la main sur le robinet depuis plusieurs mois, réduisant sans préavis les volumes des importations de gaz transitant par l’Ukraine. Au quatrième trimestre, ces volumes ont chuté de 34% par rapport aux chiffres de l’année précédente. Pour le gaz transitant par la Pologne et la Biélorussie, c’est même une réduction de 56% qui a été enregistrée.
Des volumes qui ont encore baissés en janvier 2022.
Pour l’instant, la France peut compter sur des stockages souterrains ainsi que sur les importations de GNL, qui ont augmentées depuis le début de l’année. Avec un remplissage des stocks à hauteur de 33% en ce début d’année, les consommateurs devraient pouvoir passer l’hiver en dépit du fait qu’il s’agisse d’un niveau plus bas que la moyenne historique.
Cependant, si l’arrêt des importations de gaz est complet, cela aura tout de même de graves conséquences pour le pays. Le remplissage des réservoirs qui auront été très largement entamés pendant l’hiver devra se faire sans les volumes russes et dans une période où les cours du gaz sont très élevés. Une augmentation exceptionnelle des prix du gaz pourrait avoir lieu d’hiver prochain, entre quatre et cinq fois supérieurs à la normale d’après certains experts.
Source : Les Echos