GAZ: Le GNL n’a pas besoin du coronavirus pour être menacé

La crise sanitaire de Covid-19 n’est pas le seul élément qui a entraîné la chute des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Le marché est aussi vulnérable à plusieurs facteurs qui influencent les prix à la baisse : la diminution de la demande asiatique, la concurrence des renouvelables ou encore l’offre excédentaire de gaz. 

Le marché du GNL s’enfonce avec une baisse record des prix spot du GNL en Asie égale à USD 2/MMbtu (6.27/MWh). Selon l’analyse des experts Eurasia Group, concernant la livraison le mois suivant, l’indice asiatique de référence JKM s’est vu terminé à USD 2/MMbtu, en légère hausse par rapport à fin avril.

Cette diminution des prix est principalement dû au ralentissement économique mondial lié à la crise du coronavirus. En effet la plupart des approvisionnements en GNL sont tous contractés à long terme. Le marché au comptant à pour fonction de répondre aux besoins de la demande sur le court terme ou de pallier les ruptures d’approvisionnement. Avec le ralentissement économique mondiale les pics de la demande à court terme baissent et les commandes de GNL spot s’épuisent. 

Dans la situation de pandémie et de récession mondiale, les importations de GNL des trois plus importants consommateurs mondiaux (Japon, Corée du Sud et Chine) ont diminué de 20 millions de tonnes en début d’année 2020 par rapport aux pics de la demande mensuelle d’hiver. 

Selon des estimations, le secteur du GNL devrait sortir de la crise sanitaire moins endommagé que le secteur pétrolier grâce aux mesures de relance de l’industrie en Europe, les conséquences du virus moins importantes au Japon et en Corée du Sud et à la réouverture progressive de l’économie en Chine. 

Excédent de longue durée

La crise de Covid-19 n’est pas le seul facteur causant la baisse des prix du GNL. Précédent cette pandémie, les prix atteignaient déjà des niveaux bas jamais vus auparavant, se doublant d’une augmentation record de l’offre GNL des 5 dernières années. 

On s’attend à une croissance faible voir inexistante de la demande future. Selon Eurasia Group, elle serait “liée aux changements démographiques sur les marchés établis, où la stagnation, voire le déclin de la population érode la demande à long terme.”

Enfin, les énergies renouvelables menacent aussi le marché du GNL, dans un climat où les effets du changement climatique et les pressions politiques pour diminuer les émissions de carbone dans l’industrie de l’énergies sont de plus en plus pressants.

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