Le gaz en France ne vient pas majoritairement de Russie
29.09.2021 | Alors que le prix du gaz est en pleine hausse et que le projet Nord Stream 2 est achevé, une idée perdure : le gaz en France serait principalement importé de Russie. Mais est-ce vraiment le cas ? D’où vient le gaz que nous consommons et qui coûte désormais si cher ?
La part des importations du gaz en France
Presque tout le gaz naturel qui est consommé en France provient de l’importation, contrairement à l’électricité. Avec la longue affaire du projet Nord Stream 2 achevé très récemment et dont la construction aura soulevé des tensions internationales, l’idée que la Russie était le premier importateur en France de gaz s’est répandue.
Cependant, si une part importante du gaz en France provient bien de la Russie, c’est en réalité la Norvège qui est le plus gros importateur de gaz de notre pays.
Nous comptons aujourd’hui 5 fournisseurs principaux pour le territoire :
- • La Norvège
- • La Russie
- • Les Pays-Bas
- • Le Nigeria
- • L’Algérie
Il est vrai, cependant, que la Russie détient les plus importantes réserves prouvées de gaz naturel. Pour cela, le pays reste le fournisseur principal de l’Union Européenne dans son ensemble, avec près de 40% des importations totales en 2018.
Les plus grands consommateurs de gaz étant les pays d’Europe de l’Est tels que la Pologne, la Slovaquie ou les pays baltes, ce sont eux qui dépendent le plus de la Russie ainsi que du gazoduc Nord Stream 1.
Pourquoi autant d’importateurs de gaz ?
Bien que la France compte plusieurs importateurs importants, elle tente de multiplier les points d’origine du gaz afin de limiter les retombées négatives d’aléas techniques ou les conséquences de décisions politiques tel que les conflits gaziers russo-ukrainiens.
Ainsi l’augmentation des importations de gaz en France sur l’année 2019 a profité à tous les fournisseurs, mais particulièrement au Nigeria et au Qatar avec des hausses respectives de 39% et 55% du volume importé.
De plus, la France cherche à se fournir plus en gaz naturel liquéfié, permettant ainsi qu’avoir de nouveaux fournisseurs comme les États-Unis. Le gaz est alors acheminé jusqu’aux terminaux méthaniers sans avoir à passer par les réseaux de gazoducs existants, contrôlés par certains pays. La part de gaz naturel liquéfié est ainsi passée de 27% en 2018 à 38% en 2019.