Énergies renouvelables : Shell prévoit une neutralité carbone d’ici à 2050

Faisant partie des mastodontes du secteur pétrolier avec Total et BP, Shell redéfinit ses priorités et mise sur les énergies renouvelables. Le groupe anglo-nééerlandais considère avoir atteint une limite en matière d’émissions de CO2 et de production pétrolière. Il aspire de ce fait à atteindre la neutralité carbone en 2050. Il s’y prépare depuis avril 2020, période à laquelle il a annoncé la nouvelle, dans le sillage de BP. 

Une baisse croissante de l’empreinte carbone

C’est hier, jeudi 11 février, que Shell est revenu sur les étapes de sa réduction carbone. À l’image de Total (qui se fera appeler TotalEnergies à la mi-2021) qui mise de plus en plus sur les renouvelables, Shell compte investir sur les énergies renouvelables et le gaz pour participer à la transition énergétique. Il compte enregistrer une baisse de son intensité carbone de l’ordre de 20% d’ici à 2030 et -45% d’ici à 2035

Au delà d’un simple arrêt de la croissance des émissions issues de ses activités pétrolières, Royal Dutch Shell va plus loin puisqu’il compte les faire baisser. Conscient du contexte environnemental, le président-directeur général Ben van Beurden aspire à « offrir [aux] clients les produits et services qu’ils veulent et dont ils ont besoin, des produits ayant le plus faible impact environnemental. Nous utiliserons dans le même temps nos atouts déjà éprouvés pour renforcer notre portefeuille concurrentiel à l’aune d’une transition énergétique qui nous permettra d’être une entreprise aux émissions de CO2 nulles, en phase avec la société. »

Dans son communiqué rendu public jeudi, Shell annonce un investissement de près de 3 milliards de dollars par année au profit de l’hydrogène (soit 10% de ses investissements totaux).

Pour assurer cette transition énergétique du côté de ses productions, Shell aura recours à des procédés comme le captage de carbone et la compensation C02 telle que nous la connaissons. Ces moyens ne semblent pas faire l’unanimité auprès d’acteurs de l’écologie tels que Mel Evans (Greenpeace) qui voit en cette compensation carbone une simple actions de « planter des arbres » et de financer des projets visant à réduire lesdites émissions produites par le groupe pétrolier.

Shell mise sur les énergies renouvelables… Et les hydrocarbures

Si des efforts seront consentis en faveur des énergies propres, Shell continuera tout de même à produire et exploiter ses hydrocarbures puisqu’il table sur une dépense pouvant atteindre les 9 milliards de dollars dans le gaz et les produits chimiques. Tout comme Total, Shell accuse de lourdes pertes pour l’année 2020 marquée par la crise de Covid-19. Avec une perte de 21,7 milliards de dollars, l’heure est à l’économie pour le groupe britannique qui compte supprimer plusieurs milliers de postes avant 2022. Ces économies devraient permettre de financer cet effort pour des activités plus vertes. 

Malgré une volonté d’investir dans des énergies et activités plus propres, Shell continuera à investir davantage dans le pétrole que dans les énergies vertes et à jongler entre une pérennisation de ses bénéfices et le respect des considérations environnementales. Premier rendez-vous en 2023 pour le géant pétrolier qui prévoit une baisse de son intensité carbone nette de 6% à 8% d’ici à 2023

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