EDF : les syndicats de l’énergie demandent une hausse « immédiate » du prix de l’ARENH
L’intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT et FO de l’énergie a demandé au gouvernement une augmentation du prix de l’ARENH, exigeant un tarif d’« au moins 48 euros » le MWh, afin qu’EDF puisse notamment couvrir les coûts d’entretien de son parc nucléaire.
Un maintien de l’ARENH à 42 euros serait « un contresens économique » pour EDF
« Cette réévaluation du prix » a d’autant plus de sens qu’elle est essentielle au financement de la prolongation du parc nucléaire français au travers du projet industriel appelé “Grand carénage” » ont précisé les différents qui avancent que Paris et la Commission européenne seraient « proches d’un accord » sur la réforme « Hercule » à laquelle ils sont opposés.
Cela montrerait, selon les syndicats, que la « priorité du gouvernement est bien de donner à EDF les moyens d’investir dans le modèle français de transition énergétique bas carbone. »
Par ailleurs, ils estiment que cette hausse doit se faire sans attendre, « puisque gouvernement, Commission de régulation de l’énergie (CRE) et Commission européenne s’accordent sur la nécessité d’un prix du nucléaire plus juste afin de réellement couvrir les coûts, le gouvernement doit sans plus attendre réévaluer le prix de l’ARENH à 48 euros par MWh au moins, comme le préconise la CRE. »
Dans le même communiqué commun, les quatre syndicats qualifient une hausse de l’ARENH comme « une mesure de justice économique et industriel. » Toujours selon eux, un « maintien à 42 euros est plus que jamais un contresens économique. »
Une réévaluation pour « des coûts de l’électricité plus que compétitifs »
Les syndicats précisent que « la prolongation du parc nucléaire français est son meilleur atout pour assurer dans la durée à l’économie française des coûts de l’électricité plus que compétitifs », et ajoutent que « cette prolongation est également essentielle à l’avenir de l’industrie nucléaire française et de ses plus de 220.000 salariés qualifiés. »
Pour rappel, l’ARENH est un mécanisme qui impose à EDF un tarif de vente de l’électricité de 42 €/MWh aux fournisseurs alternatifs. Ce prix est aujourd’hui jugé insuffisant par l’énergéticien français pour faire face à la concurrence et procéder à la rénovation de son parc énergétique. Passé de 40 €/MWh à 42€/MWh en 2011, l’ARENH prendra fin en 2025.
Créé en 2009, il a été mis en place deux ans plus tard pour répondre à l’avantage que possède EDF, à la fois fournisseur d’énergie et exploitant de l’ensemble du parc nucléaire français, comprenant 58 réacteurs.