EDF : le PDG du groupe défend un projet Hercule « nécessaire »

Une nouvelle grève du personnel d’EDF s’est déroulée hier, mercredi 10 février. Cette cinquième journée de mobilisation depuis novembre a vu le rassemblement de poignées de techniciens ici et là dans toute la France. Le rassemblement le plus important a eu lieu devant l’Assemblée nationale, aux alentours de 14 heures.

Le PDG d’EDF entendu au Sénat

De nombreux agents EDF et représentants politiques dont Adrien Quatennens (FI) et Sébastien Jumel (Député de Seine-Maritime) ont participé à ce rassemblement près d’une Assemblée nationale où le blanc de la neige se mêlait au rouge du brouillard des fumigènes.

Pendant ce temps, le président-directeur d’EDF Jean-Bernard Lévy était entendu au Sénat par différents députés au sujet du projet Hercule qui perd de plus en plus de partisans mais qui reste « nécessaire » selon lui. Cette réforme revêt une importance capitale pour le PDG du groupe qui assure qu’il n’y aura « aucune privatisation […] aucune activité qui serait aujourd’hui dans le secteur public qui serait transférée au secteur privé », encore moins un « abandon de souveraineté. »

Jean-Bernard Lévy a également concédé le fait qu’EDF n’est toujours « pas en mesure de décrire un schéma précis de ce que sera cette réforme et ses impacts sur l’organisation interne du groupe EDF, pour une raison très simple : les négociations avec la Commission européenne sont toujours en cours. »

Alors que Barbara Pompili abondait dans le sens de Jean-Bernard Lévy au sujet du statu quo des négociations avec Bruxelles, elle déclarait également à l’Assemblée nationale, jeudi 04 février, qu’« il va falloir trouver un plan B, et [que] le plan B n’est pas si évident que cela à trouver. » 

Le patron d’EDF n’a quant à lui pas d’alternative « qui fonctionne mieux que celle sur laquelle nous avons travaillé longuement avec le gouvernement. »

Adrien Quatennens, faisant partie des députés auxquels s’adressait M. Lévy a interrogé ce dernier à plusieurs égards : 

« D’un point de vue du citoyen, quelle justification y a-t-il aujourd’hui à la fois au projet Hercule mais plus globalement à la poursuite à la libération du secteur ? EDF a-t-elle chiffré le coût pour le système électrique de la désoptimisation induite par la séparation des différentes filières de production ? Pourquoi faire appel à l’investissement privé alors que le recours à l’investissement public serait beaucoup moins coûteux pour la collectivité ?

L’ARENH contesté de tous

L’ARENH n’a pas été épargné durant cette session d’échanges, et ce, par la plupart des participants, y compris Jean-Bernard Lévy qui va jusqu’à parler de « poison » pour qualifier un dispositif qui reste « au cœur du sujet » des débats entre la France et la Commission européenne. Le mécanisme fait actuellement l’objet d’un débat entre Paris et Bruxelles. Il s’agit d’un mécanisme imposant un tarif de vente de l’électricité de 42 €/MWh à EDF aux fournisseurs alternatifs. L’énergéticien français juge ce prix insuffisant pour faire face à la concurrence et procéder à la rénovation de son parc énergétique.

La contestation ne faiblit pas, en atteste une tribune parue dans Le Monde et signée par des syndicats et des députés notamment.

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