EDF : l’Etat envisage une indemnisation de ses actionnaires minoritaires, le titre du groupe bondit

Mardi 6 avril, le gouvernement, par l’intermédiaire de Bruno Le Maire et Barbara Pompili ont échangé en visioconférence, accompagnés de Jean-Bernard Lévy (PDG du groupe EDF), avec différents organisations syndicales à propos du projet de restructuration d’EDF intitulé « Hercule. » C’est dans le cadre de cet échange que le ministre de l’Economie et des Finances aurait fait référence à une enveloppe de 10 milliards d’euros pour indemniser les actionnaires minoritaires du groupe.

Un titre à près de 20 euros

Détenu à près de 83 % par l’Etat, EDF serait en passe d’être à 100 % une propriété de la France. Les actionnaires minoritaires pourraient recevoir une proposition de rachat de leurs parts afin que le titre sorte de la cote, selon des sources syndicales.

BFM Bourse rappelle que le capital de l’énergéticien français, est composé de presque 3,1 milliards actions, dont environ 505 millions ne sont pas encore détenues par l’Etat. Ce rachat de 10 milliards d’euros amènerait le prix de rachat à 19,8 euros par titre, bien au dessus du cours actuel de l’action du groupe.

Cette somme porterait la prime de rachat à près de 76 % si l’on en croît Morningstar (entreprise de gestion d’actifs et évaluatrice de fonds) qui prend en référence le cours d’EDF à la clôture du marché de mardi soir, qui était à 11,23 euros. Toutefois, la prime redescendrait à 40 % compte tenu de l’endettement du groupe.

Cette annonce a tout de même fait grand bruit du côté de la Bourse, puisque le titre de l’énergéticien français a bondi de 10 %, mercredi 7 avril. La réforme de l’ARENH (dont le prix devrait passer de 42 €/MWh à 49 € MWh), faisant toujours l’objet de débat entre la Commission européenne et l’Etat français, contribuerait à augmenter la cote d’EDF puisque le groupe pourrait vendre plus cher son électricité nucléaire aux fournisseurs alternatifs.

Rachat des parts minoritaires d’EDF : la prudence reste de mise pour Bruno Le Maire

Le ministre de l’Economie et des Finances s’est montré prudent au lendemain de cette réunion en visioconférence et préfère ne pas communiquer de sommes « tant que nous n’avons pas tous les détails de la réforme. »

Outre cette incertitude due aux négociations qui vont toujours bon train, le gouvernement doit composer avec le refus des différents syndicats qui évoquent un « éclatement » et une « mise en concurrence de ses différentes productions » depuis le début des négociations. 

Les syndicats se sont d’ailleurs mis en grève jeudi 8 avril, date symbolique du 75e anniversaire du groupe. Cette grève de près de 23 % des agents a réduit la capacité électrique de près de 1 700 MW. A Dole (Jura), les grévistes ont regretté qu’« après 20 ans de déréglementation on a assisté à une augmentation de 40 % du tarif pour les usagers et de 70 % pour le gaz.»

Cette mobilisation est une énième preuve, s’il n’en faut, de la vive opposition des salariés et représentants du groupe quant à la restructuration du groupe.

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