EDF : l’État abandonne le nom « Hercule » mais pas le projet

Dans une interview accordée à Ouest-France, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances a réaffirmé sa volonté de continuer à porter le projet et de construire « le grand EDF. »

« Nous ne démantèlerons pas EDF »

« Oublions Hercule et construisons ensemble le grand EDF. Voilà le message que je porte aux organisations syndicales que je reçois depuis le début de la semaine. Ce projet ambitieux tiendra compte de leurs propositions. » Tel est le message passé par Bruno Le Maire.

Le ministre a, une fois encore, rappelé son implication vis à vis d’EDF, qui « est un atout majeur de notre indépendance nationale » et qui doit pouvoir rivaliser avec ses concurrents tels qu’Iberdrola ou Enel, les équivalents espagnols et italien de l’énergéticien français.

S’il ne faut plus évoquer « Hercule », le projet reste toujours autant d’actualité. L’État est revenu en détail sur ce projet de réorganisation le 12 avril, à l’aune d’un document qu’il a fait parvenir aux syndicats du groupe. Plus que le nom, c’était les intérêts qu’EDF et ses agents tireraient de la restructuration du groupe dont il était question.

Ce document rend notamment compte de la réorganisation d’EDF, qui deviendrait une propriété de l’État à 100 % qui regrouperait la production nucléaire et thermique en France, mais aussi les service d’ingénierie et les fonctions centrales. Par ailleurs, elle ne serait plus cotée en Bourse. À ce titre, Bruno Le Maire, Barbara Pompili (Ministre de la Transition écologique) et Jean-Bernard Lévy avaient échangé avec les syndicats, le 6 avril, au sujet d’une enveloppe de 10 milliards d’euros pour indemniser les actionnaires minoritaires du groupe.

Bruno Le Maire est revenu sur ses convictions qu’il a fait connaître à Bruxelles : « Nous avons des lignes rouges. L’unité du groupe EDF ne se négocie pas. Nous ne démantèlerons pas EDF. » Il a également fait référence aux agents EDF, farouchement opposés au projet : « [L’unité d’EDF] passe par des garanties formelles sur lesquelles nous sommes encore en discussion avec la Commission : par exemple une direction des ressources humaines qui puisse s’occuper de l’ensemble des salariés du groupe. »

La fin des discussions se fait attendre, alors que ces dernières sont en passe d’être finalisées. 

« Pas de neutralité carbone sans le nucléaire »

Le ministre de l’Économie a par ailleurs évoqué les négociations « intenses » menées entre autres par la France pour que le nucléaire soit considéré comme énergie verte par l’Europe : « nous sommes en passe de garantir que le nucléaire sera reconnu comme une énergie décarbonée, éligible au financement vert européen. »

Il a ajouté que « l’énergie nucléaire est un atout dans la lutte contre le changement climatique. Tous nos partenaires européens doivent comprendre que le nucléaire fait partie des éléments essentiels de la compétitivité et de la souveraineté française, mais aussi de la souveraineté énergétique européenne. L’Europe n’atteindra pas l’objectif de neutralité carbone en 2050 sans le nucléaire. »

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