CO2 : l’Union européenne veut réduire d’« au moins » 55 % ses émissions carbone d’ici à 2030
Après discussions, les eurodéputés et États de l’Union européenne ont convenu, mercredi 21 avril, d’un accord quant à un objectif d’une réduction « d’au moins 55 % » des émissions de CO2 de l’Union européenne d’ici à 2030.
Des mesures contre les industries les plus émettrices de CO2
L’annonce arrive à point nommé, quelques jours après que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) nous apprenait que les émissions de CO2 devraient fortement rebondir courant 2021 en raison notamment d’une relance économique qui se dessine et la veille d’un sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden.
Le vice-président de la Commission en charge du « Pacte vert » européen, Frans Timmermans, qualifie cet accord de « moment historique pour l’UE […] renforçant [sa] position dans le monde comme un leader du combat contre la crise climatique. » Joao Pedro Matos Fernandes, ministre portugais de l’Environnement, fait état d’« un signal fort au monde entier. »
Validé après de longues heures et d’âpres discussions sur cet objectif que le Parlement européen voulait fixer à 60 %, cet accord a également été salué par Pascal Canfin, président de la commission environnement et santé publique au Parlement européen qui estime que ce « compromis place l’Europe dans les endroits du monde les plus ambitieux sur le climat. »
Il évoque par ailleurs que cet accord peut monter « jusqu’à 57 % » par rapport à 1990 et qu’il permettra surtout « d’aller deux fois et demi plus vite dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre que dans la décennie qui vient de s’écouler. »
Parmi les mesures phares de cet accord, on relèvera les mesures envisagées pour limiter la commercialisation des véhicules diesel et essence « parce qu’[ils] seront [jugés] trop [polluants] » et augmenter le prix du carbone pour certaines industries polluantes telles que l’acier, le verre ou le papier.
Il va falloir faire vite non seulement pour respecter l’objectif de neutralité carbone prévu pour 2050 mais aussi pour rivaliser avec les États-Unis et la Chine qui (s’)investissent de façon négligeable dans cette course vers la transition énergétique.
« Un trompe-l’œil » pour les écologistes
Du côté de l’opposition, cet accord « n’est pas à la hauteur de ses ambitions […] et c’est insuffisant au regard de l’accord de Paris », déplore Michael Bloss, eurodéputé vert allemand.
Invitée de Franceinfo mercredi 21 avril, l’eurodéputée Europe Écologie-Les Verts (EELV) Marie Toussaint évoque « des effets de manche et de communication de la part des dirigeants actuels », expliquant qu’il est « en réalité [question] d’un engagement de réduire de seulement 52,8% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 avec un jeu comptable. »