CO2 : après une nette baisse en 2020, les émissions en hausse de 2% en décembre

Il s’agissait de l’un des (seuls) effets positifs de la crise sanitaire du Covid-19 : l’année dernière, les émissions de CO2 dans le monde avaient baissé de près de 6 %… Avant de remonter de plus belle en décembre.

Une relance de l’économie partout dans le monde, notamment en Chine

Cette baisse inédite dans l’histoire de l’humanité n’aura pas duré. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) rend compte, dans un rapport publié mardi 02 mars, d’une hausse de 2 % (soit 60 millions de tonnes de plus) des émissions des gaz à effet de serre en décembre 2020 comparativement à celles de décembre 2019. 

L’une des explications à ce rebond peut s’expliquer par la relance de l’économie et des activités en Chine, après deux mois et demi de confinement. L’« usine du monde » a redémarré ses sites industriels et autres centrales à charbon dans l’espoir de compenser autant que possible cette chute de l’activité.

À cela s’ajoute le déplacement fréquent des citoyens chinois pour des raisons professionnelles notamment, faisant bondir ses émissions de CO2 (6% de plus en mai 2020 comparativement à mai 2019).

Une année historique également marquée par de fortes disparités d’émissions de CO2 selon les pays

L’AIE met également en avant la baisse d’activité du secteur de l’aviation, notamment en avril 2020, de 70 % par rapport à l’année précédente, en cause : les restrictions liées à la crise sanitaire du Covid-19, contraignant les avions à rester au sol durant de longues semaines. Ce sont 45 % d’émissions en moins (soit 265 millions de tonnes) par rapport à l’avant-crise, un niveau d’émissions de CO2 que l’on n’avait plus vu depuis… 1999 ! Cette nette diminution est équivalente à l’arrêt de près de 100 millions de véhicules.

La baisse d’émission de CO2 liée à l’énergie est de l’ordre de 3,3 % (soit 450 millions de tonnes) en 2020. Mais si la pandémie est responsable de bien des diminutions, celle liée à l’électricité est due à l’augmentation des énergies renouvelables (29 % de l’électricité générée à l’échelle mondiale contre 27 % en 2019) rapporte le rapport.

L’AIE relève la baisse drastique des émissions des États-Unis, de l’ordre de 10 % avec des mois d’avril et de mai enregistrent une chute de 18% par rapport à l’année 2019. L’Inde aura enregistré une baisse record de 41 % en avril 2020, mais « seulement » 7 % sur l’année, contrecoup d’une (trop ?) forte reprise des activités industrielles et économiques.

La mise en garde de l’AIE

Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie prévient quant à une possibilité de hausse : « Si l’année 2020 a enregistré la plus forte baisse d’émissions de CO2 de l’histoire, les signes d’un rapide rebond des demandes en énergie de la part de plusieurs économies mettent en évidence un risque de rebond significatif des émissions de CO2 cette année. »

Ce rebond témoigne d’une difficulté des différents secteurs à tirer pleinement profit du développement des énergies renouvelables, probablement encore trop insuffisant pour soutenir le gourmand besoin de nos activités.

Retrouvez le rapport complet de l’Agence internationale de l’énergie publié le 2 mars en cliquant ici.

Plus de nouvelles

Charbon russe : un embargo européen en réponse aux crimes de guerre

La Commission européenne propose un embargo total sur le charbon russe ainsi que d’autres mesures restrictives en réponse aux preuves...

Exportations de gaz : l’Europe refuse de payer en roubles

La Russie, dans une manœuvre pour contrer les sanctions de l’Europe, exige que ses exportations de gaz soient désormais payées...

Ralentissement nucléaire : les conséquences sur le gaz russe

Depuis le début de l’année, la France connait un ralentissement nucléaire important causé par l’arrêt de plusieurs centrales majeures dans...