Charbon russe : un embargo européen en réponse aux crimes de guerre
La Commission européenne propose un embargo total sur le charbon russe ainsi que d’autres mesures restrictives en réponse aux preuves que des crimes de guerre ont été perpétrés par les troupes russes en Ukraine.
Sanctions contre le charbon russe
La proposition a été faite ce lundi : la Commission européenne souhaite interdire toutes les importations de charbon russe, ce qui représenterait 4 milliards d’euros d’achats. Une source importante de revenus pour le pays, comme le déclare la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
D’autres sanctions sont en préparation, impliquant notamment les carburants fossiles. L’Europe, qui jusqu’à présent n’avait déclaré aucun embargo sur le pétrole russe, contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni, se prépare donc à couper ses approvisionnements alors même que la crise énergétique bat son plein.
Le charbon russe n’est pas la seule denrée ciblée par ce cinquième train de sanctions. Les navires russes sont également interdits dans tous les ports détenus par l’UE, exception faite de ceux livrant de l’énergie et des produits essentiels. Bois et ciment sont aussi concernés par l’embargo.
Le secteur bancaire est à nouveau ciblé, lui aussi, puisque les transactions avec la deuxième plus grande banque de Russie (VTB), seront complètement interdites. Trois autres banques encore non désignées seront concernées pour représenter au total 23% du secteur bancaire du pays.
La proposition doit encore être votée par les 27 pays membres de l’UE pour être appliquée, cependant les ministres des Finances de l’Union Européenne ont communiqué leur volonté d’inclure le secteur de l’énergie aux prochaines sanctions contre la Russie.
La France vis-à-vis du charbon
Bien que la Russie soit le principal fournisseur de charbon pour l’Europe, c’est encore l’Allemagne qui reçoit le plus d’importations. En effet, la moitié du charbon consommé outre Rhin provient de Russie. Or les centrales à charbon sont essentielles pour le pays depuis qu’il est sorti du nucléaire.
Mais concernant la France, la fragilité vis-à-vis du charbon russe n’est pas la même : grâce au nucléaire, nous ne dépendons pas autant du charbon. Et bien que la production actuelle de nucléaire soit historiquement faible, le charbon n’occupe d’une part minime de la production d’énergie totale.
Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer l’impact qu’aura cet embargo sur d’autres secteurs, comme celui de la production d’acier. Ces nouvelles sanctions pourraient donc faire gonfler le prix d’autres matières premières et toucher des secteurs de l’industrie qui dépendent plus du charbon que celui de la production d’énergie.
Face aux preuves que la Russie s’est livrée à des crimes de guerre contre la population civile ukrainienne, l’Europe se doit de réagir et pourrait en venir à toucher au gaz russe, denrée encore trop essentielle pour qu’elle ait été touchée par les précédents trains de sanction.
Sources : Montel, Le Figaro, Les Echos