Centrale nucléaire de Flamanville : après 19 mois d’arrêt, EDF annonce le redémarrage du réacteur 1
Bonne nouvelle pour la centrale nucléaire de Flamanville dont le réacteur 1 rouvre après une fermeture de près de deux ans.
Un redémarrage progressif
Lundi 3 mai, à la mi-journée, le réacteur 1 (ou unité de production n°1) de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) a été reconnecté au réseau électrique a annoncé l’énergéticien français sur son site Internet, qui ajoute que ce redémarrage ne sera total qu’à partir du 11 mai, après une « remontée par paliers. »
En effet, RTE (Gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité) a communiqué que le réacteur ne produisait que 300 MW lundi en fin de journée sur les 1 330 possibles.
Flamanville 1 a été interrompu le 18 septembre 2019 après la découverte de « traces de corrosion » sur plusieurs systèmes de secours. : « EDF et l’ASN ont constaté des traces de corrosion sur certains supports de fixation de systèmes auxiliaires des deux diesels de secours, ne permettant pas de garantir leur parfaite tenue en cas de séisme. La direction du site de Flamanville 1-2 a pris la décision de remplacer les supports de fixation concernés » nous apprenait EDF en 2019.
Cette interruption d’activité fait suite à une précédente fermeture, longue de dix mois, entre avril 2018 et fin janvier 2019 dans le cadre d’une révision décennale impérative de six mois initialement.
La relance du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Flamanville est une bonne nouvelle dans la mesure où RTE indiquait que la « sécurité d’approvisionnement » en électricité fait l’objet de « vigilance » pour les trois prochains hivers suite à la faible disponibilité du parc nucléaire ces derniers mois. Entre les arrêts dus à la crise sanitaire et les grèves organisées par les agents EDF pour contester le projet « Hercule ».
La centrale nucléaire de Flamanville devrait lancer son EPR début 2022
Il ne s’agit pas là des seules contrariétés pour la centrale nucléaire de Flamanville : son EPR (premier réacteur français de troisième génération), dont la construction a été lancée en 2006, n’est toujours pas en service.
Toutefois, Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), s’est montré optimiste mercredi 7 avril dernier au sujet de soudures qui repoussait encore le lancement du réacteur français de nouvelle génération : « Si tout se passe bien, [des] réparations de soudures sur les différentes parties du circuit secondaire du réacteur EPR devraient être achevées début 2022 »
La question desdites soudures date déjà d’il y a plusieurs années. Les premiers problèmes à ce sujet sont survenus en 2019, nécessitant même l’intervention de robots pour atteindre les soudures les plus difficiles d’accès.
Devant coûter 12,4 milliards d’euros selon EDF, cet EPR a été réévalué à 19,1 milliards d’euros par la Cour des comptes. Initialement prévu pour 2012, le lancement devrait finalement se faire fin 2022, au moins dix ans après cette première date.