EDF ne reconvertira pas la centrale à charbon de Cordemais
La dernière centrale à charbon en France ne sera finalement pas reconvertie avant 2022. EDF a pris la décision d’abandonner le projet de reconversion qui visait à passer du charbon à la biomasse pour réduire les émissions de CO2.
Une reconversion qui n’intéresse plus EDF
En accord avec la volonté du gouvernement de bannir l’utilisation du charbon dans la production d’électricité en France, un projet de reconversion de la centrale à charbon de Cordemais avait été porté par les salariés d’EDF. Ce projet visait à transformer les activités de la centrale pour produire de la biomasse à partir de bois de classe B.
Le bois de classe B correspond aux déchets en bois faiblement traités, vernis ou peints. Ce bois peut être recyclé en matière première pour la fabrication de panneaux de particules ou être brûlé pour produire de l’électricité, comme c’était originellement prévu pour la reconversion de la centrale de Cordemais.
En dépit de la pertinence du projet ainsi que de ses retombées écologiques positives (moins d’émission de CO2 que le charbon), le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a préféré y renoncer. Dans un courrier, il avance que le coût du projet entraînerait un prix du produit peut attractif, ainsi que de trop longs retards dans la mise en service à cause du départ récent du partenaire Suez.
La société EDF s’était ralliée au projet de reconversion de la centrale en 2015 principalement pour une raison d’enjeu social, mais avait été jugée peu enthousiaste quant à l’idée. Elle avait fait une demande de soutien financier à l’État. La subvention de l’électricité issue de la biomasse a cependant été écartée par l’État ces dernières années, car estimée trop coûteuse.
La dernière centrale à charbon en 2022
La centrale de Cordemais devrait donc continuer à fonctionner jusqu’en 2024, peut-être même 2026, à raison de 750 heures de pleine puissance par an. En l’absence du démarrage de l’EPR de Flamanville, le RTE estime que l’activité de la centrale à charbon de Cordemais est indispensable afin d’assurer une bonne continuité de l’approvisionnement sur le réseau de la région.
Aujourd’hui, Cordemais est la deuxième centrale de son genre encore en fonctionnement. Celle de Saint-Avold en Moselle, actuellement exploitée par GazelEnergie, ne sera plus reliée au réseau d’ici à 2022, ce qui fera de Cordemais la dernière centrale à charbon en France à cette date.
Si la loi énergie-climat permettra l’exploitation jusqu’à 2026, l’avenir des installations ainsi que des employés qui y travaillent est très incertain passé cette date. Le responsable CGT exprime l’inquiétude des employés quant à leur devenir ainsi que l’incompréhension qui fait suite à l’abandon de ce projet pourtant conforme aux attentes de l’État en matière de transition énergétique.