Quelles sont les alternatives au gaz russe ?
02.02.2022 | Les tensions aux frontières de l’Ukraine se maintiennent et il faut envisager que l’Europe ne puisse plus accéder au gaz russe via le gazoduc Yamal. La Russie alimentant de nombreux pays, l’Europe devrait se tourner vers d’autres fournisseurs. Mais lesquels pourraient soutenir une telle demande ?
Le Qatar met en garde l’Europe
Le ministre qatari de l’Énergie, Saad bin Sherida al-Kaabi a averti un responsable de l’Union européenne que son pays ne serait pas en mesure de faire face seul à la demande des pays membres si le gaz russe venait à manquer.
La menace d’une invasion de l’Ukraine par la Russie fait planer le risque que Vladimir Poutine décide de couper les vannes du gaz qui transite actuellement par le gazoduc ukrainien Yamal. Une décision qui aurait pour conséquences de couper l’Europe d’une grosse partie de son volume de gaz importé. Ces dernières semaines ont déjà vu les flux d’approvisionnement repartir en sens inverse sans prévenir, faisant craindre une coupure complète très prochainement.
Dans cette situation géopolitique tendue, le Qatar encourage donc l’Europe à prévoir des solutions. Cependant, même les réserves impressionnantes du pays ne pourraient suffire à satisfaire la demande de nombreux pays européens. Il faudra “une aide collective et internationale”.
En revanche, le Qatar se dit prêt à aider les pays de l’Europe “en cas de besoin”, tout en espérant que les tensions diplomatiques pourront s’apaiser.
Concernant la France, le ratio d’approvisionnement en gaz il y a trois ans était le suivant :
Bien que la Russie ne soit pas le principal importateur du pays et que sa part ait diminuée, le gaz russe représentait tout de même 17% des volumes totaux en 2020. Le Qatar, quant à lui, alimente la France à hauteur de 2% à 4% des volumes de gaz importés.
Avec d’autres pays européens comme le Danemark, la Pologne, la Finlande ou la Turquie à soutenir en cas de coupure du gaz russe, l’on comprend pourquoi le Qatar ne saurait être en mesure d’apporter toute l’aide nécessaire à l’Europe à lui seul.
Les États-Unis et l’Australie en alternative au gaz russe ?
Lundi dernier à Washington, le président Joe Biden recevait l’émir Tamim ben Hamad al Thani alors que les États-Unis cherchaient une alternative pour aider l’Europe. Il aurait évoqué la possibilité pour le Qatar d’approvisionner malgré tout les pays européens touchés par la possible coupure de gaz russe.
Un étroit partenariat lie actuellement les États-Unis et le Qatar. Une aide de la part de Washington pourrait donc être envisagée via les partenariats que le pays entretient avec des nations productrices de gaz naturel.
Des discussions ont également été ouvertes avec l’Australie pour fournir leur propre gaz naturel.
Les experts estiment que pour que l’Europe puisse recevoir des approvisionnements d’urgence, il faudrait que les gros clients d’Asie de l’Est, tels que le Japon ou la Corée du Sud, approuvent la réaffectation de certaines des livraisons qui leur sont destinées.
Cependant, ces livraisons d’urgence auraient un coût qui serait directement répercutée sur les consommateurs européens, déjà sous la pression de la crise énergétique.
Afin d’empêcher une invasion de l’Ukraine, les États-Unis ont révélé de nouvelles sanctions inédites à l’encontre de la Russie, ciblant particulièrement les livraisons de gaz en Europe. Elles porteraient sur le blocage des investissements ainsi que les transferts de technologie.
Sources : La Tribune, Connaissance des énergies